Le Bachem Ba-349 Natter-Modèle 52.







"" L'un des projets allemands le plus audacieux ""
Maquette Brengun au 1/72.   Référence BRP 72001.






                                          Historique : Les armes secrètes allemandes, collection Hachette
Les armes secrètes allemandes de Brian J. Ford éditions Marabout 1969.
La revue Aviation Magazine n°716 du 15 au 31 octobre 1977.





Sur le sujet voir aussi Le Fana de l'Aviation n°333 d'août 1997.
Natter Bachem Ba-349 aux édition Podzun-Pallas-Verlag 1989.
Luftwaffe Profile Series n°17 aux éditions Schiffer/Aviation History.
Et le Bachem Natter sur mon blog, article du 12 octobre 2011. 



Historique : Parmi les projets d'armes nouvelles conçus par les chercheurs allemands, certains, qui figurent parmi les plus originaux et les plus spectaculaires, relèvent du domaine de l'aviation, cellules, moteurs et armements.
On note dans cette catégorie les chasseurs propulsés par fusées, et un canon sans recul d'un calibre si gros qu'il eut mis en pièces la structure de l'avion qui l'aurait porté. Mais, à côté de cela, les Allemands ont su produire le premier avion à réaction du monde, et faire progresser de façon extraordinaire la technologie des missiles guidés.

Formés à la recherche d'armes secrètes toujours plus inédites et plus efficaces, les savants allemands étaient passés maîtres dans le domaine de l'aérodynamique, et l'incroyable diversité des projets d'avions étudiés demeure encore un sujet d'étonnement.
Les avionneurs américains doivent, à leur corps défendant, beaucoup aux techniciens révélées par l'opération "Paperclip", au cours de laquelle des spécialistes alliés se déplacèrent à travers l'Allemagne pour récupérer le maximum de personnel et de matériel.
Les avions secrets allemands furent nombreux et variés, et depuis les petits engins sans pilote comme la V-1, aux révolutionnaires ailes volantes, les études lancées furent d'une richesse considérable. Beaucoup d'entre elles sont remarquables par l'originalité des solutions envisagées et bon nombre de celles qui furent abandonnées sont actuellement considérées comme viables en dépit de leur hardiesse de conception.
L'avion "Natter" illustrait particulièrement bien la largeur d'esprit et le non-conformisme avec lesquels étaient traités les problèmes militaires. Le premier août 1944, le chef du département "Mise au point" du Reichsluftministerium (ministère de l'Air), le colonel Kneemayer, était confronté avec un problème difficile, celui d'enrayer les raids des bombardiers lourds alliés sur l'Allemagne. Existait-il un moyen à la fois économique, rapide, puissant et fiable d'abattre les avions ennemis. 

Une tour de lancement provisoire en bois a été utilisé en attendant l'introduction de la version de production en acier. Des lancements d'essais sans pilote ont été menés avec cet appareils. Ici sur le Bachem Ba-349, modèle 52, le prototype est soulevé et mis en place sur la tour.                  Source: Luftwaffe Profile Series n°17 chez A Schiffer Military History Book.


En 1944, devant l'assaut des bombardiers alliés et la destruction des centres vitaux du IIIe Reich, le département technique du RLM devait demander à quatre firmes aéronautiques de créer un engin cumulant les avantages du missile et les qualités du chasseur piloté... afin de détruire le maximum de bombardiers dans un temps record.
Heinkel proposait le P 1077 Julia; Junkers, le 127 "Walli"; Messerchmitt, le P 1104 et Bachem, le BP 20 Natter. Ce dernier fut choisi officiellement et devenait le Ba 349 en août 1944.


Ci-dessus : Messerschmitt Me P-1104, n° de conception XVIII 118, croquis du 22 septembre 1944.
Ci-dessus : 10 août 1944, ensemble du siège modifié.
Ci-dessus: Le projet de l'avion "Julia" avec le pilote couché. Le dessin a été tracé après la guerre à partir de document originaux.
Ci-dessous : Ce dessin montre le deuxième projet "Julia" avec le pilote assis. Ce document a été trouvé dans les bureaux de la société Heinkel en septembre 1944.
Croquis du Junkers Ju EF-127 "Wally".
Dessin de la BP-20.
Source pour ces quatre articles: Bachem Ba-349 Natter, par Joachim Dressel aux éditions Podzun-Pallas-Verlag 1989.

C'était un engin très simple à construire, devant être lancé sur une rampe verticale. Il devait décoller ainsi avec l'aide de quatre fusées Schmidding 109-533 à propulsion solide fournissant 1 200 kgp pendant dix secondes avant d'être éjectées. Durant son vol proprement dit, le Ba 349 était propulsé par un moteur-fusée Walter 109-509A2 donnant 1 700 kgp à pleine puissance, poussée pouvant être ramenée à 150 kgp par l'intermédiaire d'une régulation.

Dr-ing Hellmuth Walter
(1900- 1980).

Le moteur-fusée Walter, équipant le Natter, avait été initialement mis au point par Hellmuth Walter, au cours d'essais effectués sur le terrain d'aviation de Neuhardenberg. Il devait servir de groupe motopropulseur à un avion-fusée, le Heinkel 176.
Mais, à Peenemünde, l'équipe de von Braun, poussant les choses plus loin, fit une modification du système de propulsion standard alcool-oxygène liquide qui permit de l'utiliser directement sur des fusées. On raconte même qu'un moteur de von Braun aurait été utilisé dès 1937, sur un chasseur Heinkel He-112.
Les essais montrèrent que le moteur-fusée pouvait développer près de 1 000 kg de poussée pendant trente seconde.
Cependant les opérations militaires d'abord favorables et la facile victoire remportée sur la Pologne diminuèrent l'intérêt pour ce projet et, erreur souvent renouvelée par le gouvernement dans des cas analogues, il fut donc abandonné et le Heinkel He-176 mourut avant d'avoir vu le jour.

Le Heinkel He-112 V5 équipé du moteur-fusée de von Braun.
Source de la photo: Luftwaffe Profile Series n°17 chez A Schiffer Military History Book 2001.


Toutefois l'idée survécut et un chercheur du nom de Lippisch, qui travaillait sur des projets d'avions-fusées depuis 1930, décida de la relancer. Il avait étudié pendant quelques années un projet d'avion à aile delta et expérimenté en vol, en 1940, un modèle DFS 194 qui, propulsé par un moteur Walter de 300 kg de poussée , avait déjà atteint une vitesse de plus de 480 km/h.
Il conçut alors le Messerschmitt Me-163A un avion trapu de forme inhabituelle, équipé d'une fusée à carburant liquide, d'abord expérimenté en vol remorqué avant que, le 10 mai 1941, le capitaine Dittmar lui fasse prendre l'air de façon autonome, à l'aide de son moteur-fusée Walter. C'était la première mondiale d'un vol d'avion-fusée.

Gros plan sur le moteur-fusée Walter 109-509A2.
Source de la photo: Jet Plane of the Third Reich de Manfred Griehl  aux éditions Monogram 1998.

Fixation des quatre fusées d'appoint sur un prototype BP-20.
Source de la photo: Bachem Ba 349 Natter par Joachim Dressel aux éditions Podzun-Pallas-Verlag 1989.


Le premier exemplaire d'une pré-série de quinze était prêt en octobre 1944 et le premier vol aura lieu, l'appareil étant largué d'un Heinkel He-111 à l'altitude de 5 500 m. Il se révélera une réussite. A partir de décembre, plusieurs lancements seront réussis sons pilote et sans le moteur-fusée Walter. Le 23 février 1945, un engin complet est lancé, sans pilote et, avant la fin du mois, le premier vol, départ vertical, avec pilote à bord, se terminera malheureusement par une catastrophe causant la mort du pilote Lothar Siebert.    (voir le sujet sur le blog avec l'histoire du Bachem Natter).
Cinquante Bachem Ba-349A avaient été initialement commandés pour la Luftwaffe et cent cinquante pour les SS. Une vingtaine seulement seront terminés dont la fabrication devait se répartir auprès de plusieurs firmes dont Wolf Hirth Flugzeugbau qui en terminera une dizaine détruits avant l'arrivée des troupes américaines à Kirchheim.
Le Natter devait être guidé automatiquement jusqu'à proximité et au-dessus de la cible. Par un léger piqué et actionnant son moteur-fusée Walter, le pilote dirigeait alors son engin sur les bombardiers, tirait ses vingt quatre roquettes Föhn de 73 mm logés dans le nez et contenant chacun 4 kg d'explosif. Puis, la vitesse étant réduite à 250 km/h, il devait actionner un système d'éjection de la partie avant du fuselage avant d'être lui-même éjecté pour terminer sa mission en parachute. La partie arrière du fuselage contenant le moteur-fusée était récupérable par parachute et réutilisée.
Le Bachem Ba-349B aurait reçu un moteur plus puissant Walter 109-509C de 2 000 kgp et un empennage différent.


"" Caractéristiques du Bachem Ba 349A ""
Envergure : 3,60 m.
Longueur : 6,10 m.
Surface portante : 2,75 m².
Masse du combustible : 650 kg.
Masse totale : 2 200 kg.
Vitesse maximale près du sol : 800 km/h.
Vitesse ascensionnelle initiale : 185 m/s.
Plafond pratique : 14 000 m.
Distance franchissable : 40 km. 

Représenté sur l'affichage à Wright Field en 1945, ce Bachem Ba-349A existe toujours dans le cadre de la collection du Smith sonian à Silver Hill. (Notez l'armement, roquettes Föhn de 73 mm).
Source de la photo: La revue Aviation News du 16 mai 1985.

L'armement du Bachem Ba-349 Natter (roquettes Föhn de 73 mm) est clairement visible dans le nez. Notez que le marquage qui peut être vu sur la surface de l'aile supérieure sont fausses.
Source de la photo: La revue Aviation News du 16 mai 1985.


"" La maquette au 1/72 de la marque Brengun ""
C'est la toute première maquette de cette firme Tchèque, maquette qui se monte très vite, un nombre de 41 pièces, le plastique étant gris clair, se travail très bien, la gravure est en creux. Que dire de la planche de décalques, elle est impeccable, pratiquement pas de film autour du décalque, de la qualité extrême.
Au dos de la boite une planche couleur où nous pouvons faire cinq versions, j'ai choisi bien sûr le modèle 52, reconnaissable à son empennage beaucoup plus grand, on termine avec une toute petite planche de photo-découpe. 




On commence par le montage du poste de pilotage, il suffit de suivre la notice points par points idem pour la peinture.
On monte le tout, ainsi que les ailes, attention si vous faites le modèle 52 comme moi, il faut coller la pièce 24.
Le seul petit reproche que je ferais, concerne les fusées d'appoint, elles auraient dû être moulées en deux morceaux que quatre, tant pis on a fait avec. 


Le poste de pilotage.


Je n'ai pas voulu représenter le Natter comme le préconise le plan sur son support, mais plutôt sur tout petit diorama, représentant le Natter en position de décollage vertical.
Pour la peinture finale suivre les explications de la boite, à part pour le blanc, regardez la première photo de l'article, il n'y a pas de blanc sur une grande surface, mais se sont des taches, sous l'empennage et le fuselage (voir photos de la maquette).
Nota : A mon avis ses taches servaient à suivre la trajectoire de l'engin.
Peinture utilisée : Humbrol 33 - 53 - 62 - 92 - 11 - 110 - 64 - 201 - 32 et 74.

 

 






Jean-Marie

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